dimanche 21 février 2010

Berlin, Allemagne

Voici quelques photos de notre petite vacance à Berlin et Potsdam!  Certaines ont été prises en septembre, et d'autres la semaine passée, durant la fin de semaine de la Saint-Valentin...


Porte de Brandebourg par un soir de février... 

Encore la porte... 
La Quadriga de la porte... 
En septembre, par un temps plus clément... 
Pariser Platz 

Vue vers l'ancien Berlin-Est, Pariser Platz et l'avenue Unter den Linden...

Voici la Porte de Brandebourg, située sur la Pariser Platz, au tout début de l'avenue Unter den Linden, version allemande des Champs Élysées à Paris.  Elle est ornée par le quadrige de la porte, représentant la déesse de la Victoire conduisant son char tiré par ses quatre chevaux.  Ce monument, construit vers la fin du 18e siècle, suppose un signe du triomphe de la paix, mais qui deviendra aussi dans les décennies suivantes un signe de guerre, de division et d’unification.  Je vous donne quelques exemples…

En 1806, lors de la défaite prussienne, Napoléon et son armée capturent le quadrige de la porte en signe de victoire et la transporte jusqu’à Paris.  Lors de la débâcle de l’empereur des Français en 1814, les Prussiens s’en réapproprient et la réinstalle au-dessus de la porte.  Cette victoire inspire la Prusse à nommer le square Pariser Platz, pour célébrer la prise de Paris. 

Durant le régime nazi de 1933 à 1945, le quadrige est inversé de côté et la déesse, accompagnée de son char et ses chevaux, s’oriente maintenant vers l’Ouest.  Avec ce geste, Hitler manifeste ses idées de puissances et conquêtes vers ses voisins occidentaux.  À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la porte de Brandebourg est passablement endommagée et le quadrige détruit par les raids aériens alliés. 

Après la partition de l’Allemagne entre l’Union soviétique et les Alliés occidentaux, la Porte de Brandebourg se retrouve tout juste dans Berlin-Est.  En fait, elle est localisée dans la zone du No man's land, surveillée par des soldats est-allemands, empêchant ses citoyens de traverser le mur vers la « liberté » de l’Ouest.  Le quadrige est rebâti par la RDA dans les années 1950, mais sans l’aigle de Prusse.  Voici une photo… 

 

Depuis 1989 et la réunification de l’Allemagne en un État, il est maintenant possible de marcher en toute liberté sous la Porte de Brandebourg et son quadrige, sur lequel on a réédifié l’aigle de la Prusse.  Le plus grand monument historique de Berlin peut maintenant être apprécié de toute sa splendeur, tel qu’il était lors de son édification il y a plus de 210 ans.



Mémorial 
centre de documentation 


nom de chacune des victimes...

Mémorial aux victimes de l’Holocauste

(Holocaust Denkmal für die ermordeten Juden Europas)

Situé à proximité de la Porte de Brandebourg, ce mémorial voit le jour le 10 mai 2005, soit exactement 60 ans après la capitulation de l’Allemagne, qui mettait fin à la Deuxième Guerre mondiale.  Ce sont 2711 stèles de béton qui ont été plantées en rangées, sur une distance tournant aux alentours de 19 000 mètres carrés.  On peut se demander quelle est la signification de ce mémorial, en quoi il commémore l’Holocauste.  Je crois bien que l’auteur de cette œuvre voulait laisser à chacun son interprétation.  Karine, par exemple, voit les stèles comme étant des tombes.  Ça me parait aussi juste. 

Le lieu est hautement surveillé par la sécurité, tant de nuit que de jour, afin d’éviter que des vandales et groupes extrémistes s’en prennent au mémorial.  Son revêtement antigraffiti a soulevé toute une controverse, et avec raison, en 2004.  En effet, la compagnie qui a eu pour mandat de fournir ce produit antigraffiti aurait été la même qui avait produit le Zyklon B, ce gaz mortel utilisé dans les camps d’exterminations par les nazis.  Parce que cette entreprise avait entrepris un grand travail de mémoire depuis la fin de la guerre, et parce qu’elle offrait à un très bas coût son produit (pour aider à mettre le projet sur pied), on a décidé de continuer le mémorial avec leur aide, non sans créer des divergences d’opinions chez tous les protagonistes touchés par l’Holocauste. 

Sous ces centaines et centaines de stèles repose un centre de documentation relatant les différents épisodes subis par les Juifs de 1933 à 1945.  Les trois premières salles montrent l’histoire des humiliations, des déportations, des atrocités commises durant le 3e Reich.  Mais la quatrième salle (Raum der Namen) est, selon moi, le meilleur hommage aux victimes que j’ai vu.  On y mentionne, l’un après l’autre, le nom des six millions de victimes de l’Holocauste, avec une courte biographie sur le vécu de chacun, peu importe son âge.  Si vous vouliez écouter dans cette salle l’ensemble des six millions de biographies, vous devriez y passer les quinze prochaines années.

Par exemple, sur la photo ci-dessus, on y voit le nom de Brucha Franzman, 1900-1942…     


       



Benblerblock, sur Stauffenbergstrasse 
Cour intérieure 
Mémorial 

plaque commémorative

Bendlerblock et le mémorial de la résistance allemande

(Benderblock und Gedenkstätte Deutscher Widerstand)

Sur Stauffenbergstrasse, à l’écart des grandes attractions, et donc plutôt méconnu du tourisme berlinois, le mémorial est dédié à tous les Allemands qui ont payé de leur vie leur résistance au régime nazi. 

L’édifice qui abrite cette sculpture, le Bendleblock, a été construit durant le règne du dernier empereur allemand Guillaume II (1888-1918), pour y loger la Direction impériale de la marine.  En effet, durant ses années au sommet du trône, le Kaiser apporte une importance particulière à la construction et l’armement de sa flotte, conséquence première de sa nouvelle Weltpolitik.  En agissant de la sorte, il met alors l’hégémonie de la flotte anglaise en jeu.  S’ensuit alors jusqu’en 1914 une course navale germano-britannique, où chacun se relance avec des embarcations de plus en plus technologiques et dévastatrices.  La flotte allemande connaît alors une expansion très impressionnante, et deviendra à l’aube de la Première Guerre mondiale la deuxième puissance, derrière l’ennemi anglais.  Avec cette expansion pour le moins surprenante, Guillaume II met sur pied cette bâtisse quelques mois avant la Première Guerre mondiale pour y centraliser le contrôle de son nouvel arsenal, sous le commandement de von Tirpitz. 

Jugée responsable du déclenchement des hostilités de 1914 dans le traité de Versailles, l’Allemagne voit son armée de mer anéantie (et redistribuée aux vainqueurs) et son armée de terre réduite à 100 000 soldats.  Ses locaux à présent quasi déserts, le Bendlerblock ouvre ses portes à l’état-major général de l’armée allemande, et deviendra durant la République de Weimar le siège de la Reichwehr (traduction libre : défense de l’Empire).

Quelques jours après son ascension au pouvoir, le 3 février 1933, Hitler énonce aux Bendlerblock les nouvelles politiques de son parti, qui seront désormais l’élimination du marxisme et la conquête de l’espace vital à l’Est (lebensraum).  En 1935, la Reichwehr devient le quartier général de la Werhmacht (traduction libre : force ou puissance de défense), nouveau nom donné à l’armée allemande par le régime dictatorial. 

Durant ses douze années au pouvoir, Hitler se sauve de plusieurs tentatives d’assassinats et de coups d’État.  Le plus célèbre aujourd’hui est sans aucun doute Claus von Stauffenberg, employé de la Wehrmacht au Bendlerblock à partir d’octobre 1943.  En 20 juillet 1944, il dépose une bombe dans la « tanière du loup » à Rastenburg, en Prusse Orientale et l’exécution de l’opération Walkyrie démarre.  Après l’explosion, les initiateurs du putsch tentent désespérément, du Bendlerblock, de rallier l’armée allemande et son commandant.  Puisque le Führer sort vivant de cet incident, l’opération est un échec.  Durant la nuit du 20 au 21 juillet 1944, les auteurs du coup d’État (Claus von Stauffenberg, Friedrich Olbricht, Werner von Haeften, et Albrecht von Quirnheim) sont fusillés dans la cour du Bendlerblock .

De nos jours, le Bendlerblock sert d’exposition permanente à la Résistance allemande.  Toutes les formes de résistances au nazisme y sont représentées, que cela soit politique, culturel, religieux, etc.  On y a rassemblé des coupures de journaux, les archives, rapports de procès, biographies. Le musée contient beaucoup d’information en allemand, alors il est difficile de bien comprendre tout ce qui est montré et écrit.  Des traductions sont disponibles dans plusieurs pièces du musée, mais à notre visite, nous avons seulement trouvé deux pamphlets nous aidant à saisir ce que nous voyions, ce qui correspondait à environ 10% du musée.  Cependant, il vaut la peine d’y tenter sa chance au printemps et en été… c’est gratuit.

La cour nous permet de voir une plaque commémorative sur les officiers fusillés.  Il s’agirait de l’endroit exact où l’acte aurait été commis.  Aussi, au milieu de cette cour, on peut apercevoir une sculpture d’un homme nu avec les mains menottées.  Selon moi, il représente la censure et les conséquences de la liberté d’expression sous le régime nazi (et les tentatives d'y résister).               

 



L'ancienne RDA (Berlin-Est)

Ici, je vous montre quelques photos de l'ancien Berlin-Est. La reconstruction par les autorités soviétiques commencèrent vers 1950, soit cinq ans après la guerre. Mais ce n'est que lors de l'édification du mur en 1961 que les projets d'urbanisation prirent leur envol. Un peu inintéressant à regarder, et ils vieillissent mal avec les années. Mais depuis l'unification en 1989, Berlin-Est subit une cure de rajeunissement et d'embellissement.

Une partie du mur de Berlin toujours en place, en signe de souvenir
Alexanderplatz, centre-ville de Berlin-Est
Deux buildings à l'architecture typiquement socialiste

Le fameux travailleur, toujours encensé dans tous les pays de l'ex régime soviétique

Autres photos de Berlin...



Vu de notre hôtel sur Alexanderplatz et le centre-ville 
Galerie Lafayette de Berlin 
Berliner Dom, vaut le détour 
Gendarmenplatz, avec opéra, cathédrale, et un monument de Schiller 
Rotes Rathaus (hôtel de ville rouge), pas parce qu'elle était dans la zone Est, mais parce qu'elle a été fabriquée avec de la brique rouge  
Plus vieille édifice de Berlin, la Nikolaikirche 
Restaurant-magasin Ritter, avec ses succulents laits au chocolat!  Parlez-en à Karine 
Moi aussi je l'ai apprécié 
 Bombardier est très présent en Allemagne, et on le sait rapidement lorsque l'on arrive à la Berlin Hauptbahnhof (gare principale).  Une grande majorité des trains allemands est fabriquée par la compagnie québécoise.  

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